Comment le Champagne est-il devenu LE vin de la célébration ?

Difficile à croire aujourd’hui, mais le Champagne n’a pas toujours été LE vin pétillant par excellence, sabré dans les mariages ou versé sur les podiums de Formule 1.
Non, au XVII siècle, c’était plutôt un… casse-tête.

Bienvenue dans l’épisode 1 des Chroniques Vermillon, les histoires qui donnent du sens au vin.

« Les hivers étaient trop froids pour que la fermentation se termine correctement et le climat donnait surtout un vin acide, pâle et instable. »

La Champagne a presque toujours été une terre de vigne : on en retrouve des traces dès le VIII siècle. Mais à l’époque, on y produit surtout des vins tranquilles à base de cépages rouges. Rien de pétillant à ce stade.

Sauf que la région rencontrait un problème majeur : les hivers étaient trop froids pour que la fermentation se termine correctement et le climat donnait surtout un vin acide, pâle et instable. Au printemps, quand les températures remontaient, la fermentation reprenait, rendant les vins accidentellement pétillants. Et qui dit bulles, dit pression. Les bouteilles explosaient alors dans les caves, ce qui valut d’ailleurs au champagne le charmant surnom de « vin du diable ».

Bref, pas vraiment la star du banquet.

Dans un monde où où l’on consommait principalement des vins tranquilles, la bulle était vue comme un accident de vinification et personne ne pariait vraiment sur ce vin effervescent. Et surtout, impossible de le transporter sans casse.

Mais certains moines, dont le célèbre Dom Pérignon de l’abbaye d’Hautvillers, décidèrent de comprendre le problème. Ce dernier n’a sans doute jamais prononcé le fameux “Je bois les étoiles !”, mais il a bel et bien perfectionné l’art de l’assemblage, maitrisé le pressurage pour limiter la coloration des jus et ouvert la voie à ce qu’on appellera la méthode champenoise. Il intègre même le Chardonnay dans les assemblages et associe des cépages blancs aux cépages rouges : une audace qui façonnera le style champenois. Puis, il choisi une bouteille avec un verre plus épais et intègre le bouchon de liège tenu par une ficelle (ancêtre de l’actuel muselet), permettant aux bouteilles de résister à la pression, et donc d’être transportées.

 

Puis, hasard ou génie collectif, la noblesse française et anglaise commence à s’enthousiasmer. À Versailles, on trouve cette boisson festive, différente. À Londres, on adopte la bulle comme un signe de modernité et de distinction.

Petit à petit, le “défaut” devient une signature. Et grâce aux premières Maisons visionnaires telles que Ruinart, Veuve Clicquot, Louis Roederer, Bollinger… le Champagne conquiert le monde. On lui attribue une histoire claire et puissante.

Au XVIII siècle, le Champagne n’est plus seulement un vin : il est devenu un marqueur de différenciation sociale, une boisson associée au luxe, à l’élégance, à la fête. Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, en fait sa boisson fétiche. “Le Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après boire”, disait-elle. Les cours royales d’Europe, de Londres à Saint-Pétersbourg, s’en emparent alors comme d’un symbole.

Les grandes maisons ancrent définitivement le récit : le Champagne n’est pas un vin effervescent comme les autres. On le réserve pour les moments d’exception.

Le Champagne a changé de style au travers des années : on maîtrise de mieux en mieux les techniques de production, on réussi à extraire les levures grâce au dégorgement, on l’adapte aux goûts du marché grâce à la liqueur de tirage, etc. Mais ce qui n’a pas changé, c’est son effervescence et le “POP” du bouchon à l’ouverture. Ce son est devenu sa signature universelle.

Ce que nous apprend l’histoire du Champagne, c’est que la maîtrise technique est essentielle mais que la vraie bascule naît lorsque l’on transforme une faiblesse en force. Lorsque l’on sait raconter un récit capable de dépasser le produit.

Le Champagne était un vin acide, instable, moqué. Aujourd’hui, il est l’icône mondiale du luxe et de la fête. Tout ça parce qu’une région a d’abord su le maîtriser, puis changer l’histoire autour de son vin.

Un vin sans récit est une bouteille parmi d’autres. Et le Champagne nous rappelle qu’une histoire bien racontée peut transformer une fragilité en légende… et faire d’un vin, un symbole universel.

Le vin séduit le palais, l’histoire captive l’âme.

Les Chroniques Vermillon

 

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